La surélévation d’un bâtiment administratif rue de l’Université 5 à Lausanne est le fruit d’un partenariat exemplaire entre l’EPFL et l’État de Vaud. L’attique tout de bois et de verre accueillera une quarantaine de places de travail supplémentaires, modulables à souhait, après un chantier qui n’aura duré environ que quatre mois.
Images: Olivier Wavre
La densification urbaine pose de sérieux défis, tant en termes de construction de logements que du développement des bâtiments administratifs ou scolaires. Si l’administration vaudoise doit gérer le plus rationnellement possible l’extension de son parc immobilier, l’EPFL de son côté œuvre à la recherche de solutions innovantes en matière de développement urbain durable. Et parfois, il arrive que ces deux univers se rencontrent, avec à la clé, un projet et une réalisation tout à fait remarquable, comme cette surélévation d’un bâtiment administratif à Lausanne.
Une pensée modulaire pour plusieurs applications
Le projet de recherche WORKING SPACE développé au sein du Laboratoire d’architecture et technologies durables (LAST), dirigé par le professeur Emmanuel Rey, s’inscrit dans un des champs de recherche dédiés au développement de la pensée modulaire dans la construction. Il s’agit de développer des innovations à partir d’éléments de construction, afin de répondre de manière efficiente et durable à certains défis qui se posent au niveau de la densification urbaine. « Avec WORKING SPACE, nous cherchons à développer des solutions dans le domaine de la surélévation de bâtiments à vocations tertiaires, car la surélévation est un bon moyen de densifier le bâti existant, en particulier à proximité immédiate des transports publics », explique Emmanuel Rey. Pour que le système modulaire atteigne sa pleine puissance, il doit d’être développé de manière à ce qu’il soit aisément adaptable à une multitude de bâtiments administratifs, voire scolaires, et donc être susceptible de servir à divers projets de surélévation, avec des typologies souples et modulables selon des besoins diversifiés et évolutifs des usagers.
La surélévation de la rue de l’Université 5
Placé devant la nécessité de trouver plus d’espace pour ses employés, le Service immeubles, patrimoine et logistique (SIPaL) a proposé l’équation suivante à l’équipe du LAST : il fallait concilier surélévation, standards écologiques élevés, budget serré et mise en œuvre rapide avec un minimum de logistique et de nuisances pour les occupants du bâtiment. La solution, déjà en filigrane dans la recherche du LAST, s’est rapidement imposée : une construction légère avec ossature en bois, composée d’éléments préfabriqués. L’originalité de cette proposition réside à la fois dans un plancher en forme de dalles à caissons en bois, posé sur la toiture existante, permettant de répartir la charge sur les porteurs existants et sur des porteurs intermédiaires ; et dans la dimension des éléments préfabriqués – dans le cas de la surélévation du bâtiment administratif de la Riponne, c’est une trame de 2.40 m qui a eu les honneurs.
Grande souplesse d’organisation spatiale
Les futurs usagers du nouvel étage bénéficient d’une grande souplesse d’aménagement de leurs espaces de travail. Une travée centrale de l’ossature porteuse en bois, qui suit la même trame qu’en façade, libère l’espace de tout obstacle et permet d’aménager des bureaux paysagers (open space) ou cloisonnés, ainsi que des salles de séances ou encore des bureaux individuels. L’ajout ou la suppression de parois non porteuses permet d’adapter les espaces en fonction de l’évolution des besoins et offre ainsi une garantie d’évolutivité à tout l’étage.
Performance énergétique remarquable
L’ensemble du concept constructif s’inscrit dans les objectifs de la Société à 2000 Watts et repose sur une approche dite bioclimatique. Une enveloppe de bâtiment très performante, associée aux grandes surfaces vitrées, permet de réduire la consommation d’énergie de chauffage en hiver. En été, un dispositif de déflecteurs en verre permet d’augmenter la ventilation naturelle et une bordure végétalisée courant le long des vitrages offre un brin de rafraîchissement passif, tout en créant un support de biodiversité au centre-ville.
Une vaste surface de capteurs solaires couvre l’ensemble de la toiture. Rapportée en énergie primaire, l’énergie photovoltaïque qu’ils produisent est supérieure à la somme de l’énergie grise pour la construction des espaces, de l’énergie de chauffage et de la consommation électrique, ainsi que de la dépense énergétique induite par la mobilité des collaborateurs qui viendront travailler sur le site. Autrement dit : l’énergie produite est largement supérieure à l’énergie consommée, et l’étage de surélévation présente donc globalement un impact particulièrement favorable.
Images: EPFL/LAST
Bild: EPFL/LAST
Images: Olivier Wavre
Avec WORKING SPACE, nous cherchons à développer des solutions dans le domaine de la surélévation de bâtiments à vocations tertiaires, car la surélévation est un bon moyen de densifier le bâti existant, en particulier à proximité immédiate des transports publics.
Prof. Emmanuel Rey
Plus d’informations
Mandant
Etat de Vaud
Département des Finances et des Relations Extérieures (DFIRE)
Service Immeubles, Patrimoine et Logistique (SIPaL)
Direction de la recherche
Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL)
Laboratoire d’architecture et technologies durables (LAST)
last.epfl.ch
Partenaires spécialisés
Kälin & Associés, Effin’Art sàrl, Thorsen sàrl, SI-REN SA
Liens utiles
Une plaquette a été publiée par l’État de Vaud et peut être téléchargée ici.
Lien vers le Laboratoire d’architecture et technologies durables LAST de l’EPFL.
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