Gerhard Zemp, architecte et ingénieur horticulteur-paysagiste, dirige aujourd’hui un bureau de planification de végétalisation de bâtiments. C’est un original – et un fan déclaré d’espaces habitables modulaires en pleine nature.

Gerhard Zemp jouit de la vue sur la réserve naturelle.

Cette mini-maison, conçue par Bauart et produite par Weberhaus, était préfabriquée entièrement en bois et offrait une surface habitable de 72 m².

«J’ai déjà expérimenté bien des formes d’habitation au cours de ma vie, depuis la vieille ferme jusqu’à l’appartement tendance à Zurich West, en passant par la maison mitoyenne», explique Gerhard Zemp. «Je n’avais en fait jamais eu l’intention de construire quelque chose moi-même, avant tout pour des raisons de coûts, mais aussi pour des raisons idéologiques.» L’ingénieur horticulteur-paysagiste d’espaces intérieurs Zemp rêvait néanmoins depuis quelques temps déjà d’un joli cube plein de verre au milieu de la verdure en pleine nature. Comme la maison de location de ses rêves ne semblait décidément pas exister sur cette planète, l’idée de construire sa propre maison perdait petit à petit de son effroyable aura de petit-bourgeois. Et finalement, Zemp et son partenaire se sont mis en quête de savoir comment on pouvait construire une habitation de qualité à bons frais. Après avoir listé leurs exigences, ils se sont mis en quête d’un terrain à bâtir dans un périmètre bien défini. «Nous avons fini par trouver notre bonheur dans une vallée encaissée et tranquille près de Biberstein dans le canton d’Argovie. Non seulement le terrain était abordable, mais il se trouvait qui plus est en pleine verdure. Nous y avons même un ancien peuplement forestier !»

La solution est dans la maison modulaire

Mais quelle genre de maison construire dans un paysage si paradisiaque ? Impossible de construire une maison moderne avec les techniques constructives usuelles pour moins de 800’000 francs. Mais comme le hasard fait souvent bien les choses, Zemp tombe en 2003 sur une annonce de Weberhaus, un constructeur allemand de maisons remises clé en main, où il découvre une toute nouvelle maison à options. Il s’agissait d’un cube habitable entièrement équipé de 10,36 mètres de long sur 4,13 mètres de large et 5,99 mètres de haut, à deux étages et deux grandes ouvertures à chaque étage. Cette mini-maison, conçue par Bauart Architectes & Urbanistes et produite par Weberhaus, était préfabriquée entièrement en bois et offrait une surface habitable de 72 m². Le concept prévoyait en outre de pouvoir ajouter et relier entre eux autant d’éléments constructifs que l’on souhaitait, sans frais supplémentaires exorbitants. «Il était clair que cette maison a éveillé instantanément nos envies de création et de planification de projet !», s’enthousiasme Zemp. «Je me suis donc tout de suite mis à bricoler des petites maisons avec des cartons à chaussures et à les disposer de diverses manières et à la bonne échelle sur la maquette reproduisant le paysage de notre terrain de 3’000 m².»

Un rêve devient réalité

«Afin de maintenir les coûts du terrain aussi bas que possible, nous avons cherché des partenaires pour réaliser un projet commun avec deux fois deux modules d’habitation dans un grand jardin commun – et cela a heureusement vite réussi.» Et à peine quelques semaines plus tard, le contrat d’achat était sous toit. Si l’on en croyait Weberhaus, notre rêve aurait en fait dû être réalisé en trois ou quatre mois. Mais la première commande concrète semble être arrivée un peu vite auprès des Allemands – toutes les procédures de production n’étant visiblement pas encore au point jusque dans les moindres détails. Mais dès octobre 2004, tout s’est accéléré. Pour monter les éléments, transportés depuis l’Allemagne en camions, il n’a fallu en tout et pour tout qu’un jour de travail par module. Puis nous avons vu défiler un vrai cortège bien planifié d’équipes bien rodées de charpentiers et de couvreurs, d’électriciens, de peintres, d’installateurs sanitaires, de menuisiers et de parqueteurs. Zemp est aujourd’hui encore impressionné par le travail abattu en si peu de temps : «Bien que les ouvriers manquaient encore d’expérience avec notre type particulier de maison, le suivi était absolument super!»

«Dans tous les cas… de nouveau une maison modulaire!»

Gerhard Zemp n’habite plus à Biberstein aujourd’hui. «Mon partenaire et moi n’avons jamais regretté ce type de construction – bien au contraire ! Bien des choses nous ont plu dans notre maison modulaire, depuis un habitat très ouvert sans espaces inutiles jusqu’au jardin japonais que nous avons créé, en passant par les grandes fenêtres et le lien avec l’espace extérieur. La seule chose qui nous a gêné un tantinet, c’est que nous avions dû prendre de nombreuses décisions définitives quant aux aménagements intérieurs des mois avant la finition. Nous avons ainsi presque été soulagés qu’au moins l’enveloppe de la maison était prédéfinie.» Pour l’ex-propriétaire de maison modulaire Zemp, la mini-maison s’est avérée être bien plus qu’une forme bon marché de construction : «Je suis fasciné par l’idée qu’on ne construit pas une telle maison pour l’éternité et que c’est encore vrai aujourd’hui. Cela nous a permis d’imaginer que nous pouvions mettre les deux modules en vente aux enchères sur Ebay quand cela nous chanterait – avec l’obligation suivante : «L’acquéreur doit passer prendre sa maison». Ou encore la faire héliporter par un Super Puma vers un nouvel endroit de rêve.»

J’ai déjà expérimenté bien des formes d’habitation au cours de ma vie, depuis la vieille ferme jusqu’à l’appartement tendance à Zurich West, en passant par la maison mitoyenne.

Gerhard Zemp

Plan de la parcelle.

Efficaces et peu encombrantes : la salle de bains et la cuisine.

Images: Gerhard Zemp (ZVG)

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