La requalification de grandes zones urbaines dure des années. A Berne, des architectes préconisent de valoriser le sol entre deux usages successifs : avec des constructions bon marché, comme à Amsterdam ou à Vienne.

La revue Hochparterre s’est penchée dans son numéro 4/18 sur un moment particulier qui concerne toute politique de développement urbain, à savoir ces périodes intermédiaires entre un usage défunt et un usage encore à naître de son territoire. Durant cet entre-deux, des pans entiers de villes restent plus ou moins à l’abandon, en attendant qu’un promoteur emporte la mise avec un projet plus ou moins profitable aux parties prenantes et à la population. Mais en attendant… ne pourrait-on pas imaginer des affectations intermédiaires, donner vie à ces zones en y construisant par exemple des logements temporaires, qui pourraient soulager le pénurie d’habitat à loyers abordables ?
Faisant d’abord référence à toute une série de réalisations exemplaires en Europe de constructions temporaires, souvent modulaires, parfois de belles réussites, l’article esquisse ensuite des pistes pour des interventions similaires à Berne. Cinq friches en transition y sont passées sous la loupe et révèlent divers enjeux et potentiels de développement urbain. Leur point commun : aucune planification ne se déroule comme prévu et tout est plus ou moins bloqué. Et c’est là qu’un groupe d’architectes de bauart architectes & urbanistes pose la question : pourquoi ne pas faire quelque chose en attendant que les choses se débloquent?

Image: Hochparterre

Vive l’entre-deux !

Au lieu de laisser ces zones à l’abandon en attendant leur nouvelle réaffectation, les architectes proposent des affectations temporaires, culturelles et/ou de logements, qui auraient non seulement l’avantage de répondre rapidement à des besoins socio-culturels urgents, mais qui peuvent en plus fonctionner comme des catalyseurs de développement urbain participatif et concerté. Des zones qui font dialoguer population et autorités publiques, et pas seulement autorités et promoteurs.
La belle réussite de la prise en main et de la transformation provisoire de l’ancienne caserne des pompiers par une association ad hoc créé par les habitants du quartier semble donner raison aux architectes : l’utilisation intermédiaire des 3000 m² de la zone a permis d’en révéler le riche potentiel de développement à travers un foisonnement d’occupations temporaires allant de petits commerces à des ateliers d’artistes, en passant par des hébergements pour requérants d’asile. Une réussite telle que la Ville de Berne hésite maintenant entre poursuivre le concours d’investisseurs lancé ou remettre la zone en droit de superficie aux utilisateurs « provisoires ».

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